Il m’échappe comment cette photo, à premier égard anodine, a trouvé son chemin parmi les photos ramenées du Cameroun, et c’est pour cela que je l’ai choisie. Est-ce un ciel africain, un ciel européen ? Impossible de savoir. Je choisis donc ce ciel bleu avec nuages, dont la caractéristique n’est pas locale, mais universelle. (Je laisse l’appréciation plus scientifique aux yeux des géographes parmi nous).
Les photos de voyage ont souvent ceci de particulier : elles attirent l’oeil vers les différences. « Comment était-ce au Cameroun, Madame ? » Ce qui passionnait les élèves, c’étaient surtout les différences, celles qui suscitent l’étonnement, la curiosité. Des différences, qui risquent en même temps de délimiter l’autre dans son « altérité », de créer des frontières, de bloquer l’ouverture envers autrui. (C’est ce que les sociologues appellent « othering »).
Or les similitudes, bien qu’elles passent souvent inaperçues, sont, quant à elles, tout aussi intéressantes. Plus encore, elles sont base, fond, lien. Elles aussi éveillent l’intérêt, comme je l’ai ressenti ce premier lundi lors de la rentrée : elles créent une compréhension mutuelle, surprennent, aident à déconstruire des images préexistantes, et enlèvent à l’inconnu un peu de son mystère. « Le CFA, c’est comme les pièces d’Euro ! » « Moi aussi, j’ai le mercredi après-midi congé ! » « Wuah, j’ai les mêmes chaussures ! ». J’ai trouvé ce moment en classe très précieux.
Mais reconnaître ce qui nous distingue ne signifie pas pour autant nous éloigner les uns des autres. Au contraire, comprendre et apprécier ces différences permet de mieux saisir la complexité et richesse de chaque contexte. Si les similitudes offrent un terrain commun de compréhension, les différences apportent profondeur et perspective. L'équilibre à trouver réside sans doute dans une approche qui embrasse à la fois ce qui nous rapproche et ce qui nous distingue, car c'est en tenant compte de cette double dimension que nous avons construit et inscrit nos « african-european-school-dialogues ».
Es ist mir nicht klar, wie diese auf den ersten Blick uninteressante Bild seinen Weg in die Fotos aus Kamerun gefunden hat – und gerade deshalb habe ich es ausgewählt. Wo war das? Afrikanischer oder europäischer Himmel? Unmöglich zu wissen. Ich wählte also diesen blauen Himmel mit Wolken, dessen Merkmale nicht lokal, sondern universell sind. (Die wissenschaftlichere Beurteilung überlasse ich den Geograf*innen unter uns).
Reisefotos haben manchmal die Eigenart, dass sie das Auge auf die Unterschiede lenken. „Wie war es in Kamerun, Madame?“ Was die Schülerinnen und Schüler begeisterte, waren zunächst einmal Unterschiede. Unterschiede, die Erstaunen und Neugierde hervorrufen. Unterschiede, die gleichzeitig die Gefahr bergen, den anderen in seiner „Andersartigkeit“ abzugrenzen, Grenzen zu schaffen, die Offenheit gegenüber anderen einzuschränken. («othering», in der Soziologie).
Ähnlichkeiten sind, obwohl sie oft unbemerkt bleiben, genauso interessant. Mehr noch: Sie sind Basis, Hintergrund, Verbindung. Und auch sie stossen auf Interesse, wie ich am Montag in den Klassen feststellen durfte: Sie schaffen gegenseitiges Verständnis, überraschen, helfen, bereits vorhandene Bilder zu dekonstruieren, und nehmen dem Unbekannten etwas von seinem Geheimnis. «CFA, ist wie Euromünzen!» « Ich habe auch den Mittwochnachmittag frei!» «Wuah, ich habe die gleichen Schuhe!». Ich fand genau diesen Moment des Erkennens sehr wertvoll.
Zu erkennen, was uns unterscheidet, bedeutet nicht, dass wir uns voneinander entfernen. Im Gegenteil: Indem wir diese Unterschiede wahrnehmen und schätzen, können wir die Vielschichtigkeit des jeweiligen Kontextes besser verstehen. Während Gemeinsamkeiten einen gemeinsamen Boden für das Verständnis bieten, sorgen Unterschiede ihrerseits für Tiefe und Perspektive. In diesem Spannungsfeld gilt es ein Gleichgewicht zu finden, und darin spielt sich unser gemeinsamer «European-African-School-Dialogue» ab.